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Le royaume de Tobin

Auteur : Lynn Flewelling

Edition : France Loisir

Détails des livres :

  • Les jumeaux (442 pages)
  • Les années d'apprentissage (378 pages)
  • L'éveil du sang (434 pages)
  • La révélation (424 pages)
  • La troisième orëska (406 pages)
  • La reine de l'oracle (438 pages)

Pourquoi j'ai acheté ces livres ?

Cela va surprendre ceux qui lisent nombre de mes articles, mais c'est encore une collection "France Loisir". C'est ça l'effet de l'abonnement : on achète, on achète et puis on lit. Là, j'ai acheté les quatre premiers tomes croyant qu'ils formaient une histoire complète. Mal m'en a pris, j'ai du attendre deux ans avoir d'avoir la fin. Résultat : j'ai tout repris depuis le début !

L'histoire

Depuis qu'un homme à pris le pouvoir, les malheurs s'accumulent sur le pays : mauvaises récoltes, violence, ... Il faut dire que la prophétie est claire : seule une femme doit gouverner. Alors, quand la reine est enceinte de jumeaux, un garçon une fille, un plan se met en place. Avec l'aide d'une sorcière le garçon sera sacrifié et la petite fille pourra prendre son apparence jusqu'à la moindre intimité. Elle sera ainsi élevée en garçon, ignorant tout de sa condition de fille et de prétendante au trône. Quand elle sera en âge elle pourra faire valoir ses droits.

Critique

L'histoire est bien trouvée, originale. Avec un héros qui ne se connaît pas lui-même, du moins pas entièrement et pour qui "on" prend des dispositions alors que d'habitude le héros tombe sur sa quête plus ou moins par hasard, ici c'est un peu différent. Tobin, le prénom garçon de la fill, n'a pas le choix de sa destinée : il est né pour renverser son père, il doit vivre à l'écart pour ne pas subir d'influences néfastes, il doit apprendre peu à peu sa vraie condition, il doit pouvoir être surveillé par les magiciens à l'origine de sa condition. Il va de soi qu'il ne pourra assumer son rôle qu'à un âge bien avancé, en tout cas après l'adolescence, et qu'entre temps il y aura un peu de rébellion. Un détail bien sympathique de l'histoire est que la magie n'est pas si "magique" que cela au sens où elle est plutôt présentée comme une science qu'il est possible de faire progresser. C'est ainsi que le magicien chargé de surveiller / élever Tobin fait de nombreuses recherches pour mettre au point de nouveaux "tours".

Les personnages sont clairement sous-exploités. Seul Tobin est décrit en long en large et en travers. Mais les autres ... Très peu voire trop peu. Et bien qu'ils ne soient pas "blanc ou noir", leurs non-évolution est un peu navrante. J'entends par là qu'il n'y a pas que des "méchants-méchants" et des "gentils-gentils", il y a aussi ceux qui suivent leurs voies qui n'est ni "gentille" ni "méchante". Mais dans tous ceux là, une fois estampillés, ils ne changent plus. Aucun gentil devient méchant et réciproquement, pas d'évolution au contraire de Tobin qui mûrit. Pourtant, en 20 ans, on a le temps d'évoluer, non ?

Le style ne m'a pas marqué outre mesure. Je me souviens que la plupart du temps le lecteur suit Tobin dans son histoire, dans sa vie, mais il y a quelques passages (notamment avant sa naissance) où ce n'est pas le cas. En plus de cela le livre n'est pas écrit à la 1ère personne, le lecteur reste "en dehors" de Tobin et n'a accès à ses pensées qu'indirectement.

Mon opinion

J'ai bien aimé. Oui, j'ai bien aimé.

Je vais commencer par les côté "négatifs" et le premier d'entre eux, c'est la fin. Je n'aime pas la fin, je n'aime pas la bataille finale, trop longue et paradoxalement trop courte. C'est difficile à expliquer mais c'est vraiment la sensation que cela me fait. Trop long en "nombre de page" par rapport à l'action. J'ai l'impression (peut-être fausse) que l'auteur a étoffé artificiellement la fin pour arriver à son quota de mots. Alors qu'il est possible d'étirer une action sur des pages et des pages pour faire sentir une atmosphère, là rien de cela, je ne me souviens que de préparatifs plus ou moins inintéressants vis-à-vis de ce qui suit. L'autre point négatif c'est la manière dont se déroule la bataille finale. "Il est mort là ? Oui ? Non, il va se relever, il n'est pas tout à fait mort. Si ? Ah. Bon." Vous savez, dans les films il y a toujours un sursaut, là non, rien. Boum c'est fini alors même que la tension n'était pas à son comble. Vraiment dommage aussi. Mais le "pire" c'est un petit détail. Je mets "pire" entre guillemets car c'est de mon point de vue et ce ne serait pas forcément pareil pour tout le monde. Ce détail c'est, justement, un truc, un détail qui revient plusieurs fois dans le cycle et qui finalement ne sert à rien. Pour ma part, j'aurais aimé qu'il ne serve à rien et "point". Mais l'auteur a ajouté à la fin du livre une petite note expliquant que ce détail prendrait son importance dans un autre cycle. Et ça, ça me dérange. Alors que ce détail aurait pu passer pour une "touche d'ambiance", là il passe pour "au début de voulais en faire quelque chose, puis je l'ai oublié, puis je n'ai plus réussi à l'intégrer proprement dans l'histoire". En d'autres termes, au lieu d'en faire une anecdote de vie l'auteur en a fait une maladresse. Vraiment dommage ...

Malgré tout cela j'ai aimé. Tout d'abord l'histoire, originale, avec un héros élevé "dans le but de" un peu comme on élève un cheval de course en fondant des espoirs dessus. A peine né, Tobin n'a pas le choix de son destin car "on" lui rappellera qu'il doit le suivre, qu'il est là pour ça et rien d'autre. D'une certaine manière c'est assez tragique de voir sa vie décidée et imposée par d'autres. Alors oui, ça j'ai bien aimé. Sauf la fin, mais je l'ai déjà dit. J'ai aussi aimé la façon dont est présentée la magie : un peu comme une science en développement, quelque chose qui peut évoluer, pour laquelle on doit faire des recherches avec des essais, des erreurs, ... Pour le modeste scientifique que je suis, c'est original et plaisant.

Alors je ne sais pas si je les relirai un jour, mais ce qui est sûr, c'est que si je ne les avais pas lus, je les achèterais (ou les emprunterais) pour pouvoir les lire au moins une fois avec grand plaisir.