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Un monde sans fin

Auteur : Ken Follet

Edition : le livre de poche (numéro 31616), 1337 pages

Du même auteur : Les piliers de la Terre

Pourquoi j'ai acheté ce livre

Comme je l'ai raconté dans le billet sur Les piliers de la Terre, j'ai acheté ce livre suite à un reportage sur le jeu de société "Un monde sans fin". Simplement parce que le jeu avait l'air de me plaire. Mais bien que j'ai fini le livre, je n'ai toujours pas essayé la version jeu de plateau.

L'histoire

Un peu moins de deux siècles après les aventures de Tom, Jack, Aliéna, Phillip et tous les autres qui font désormais partie de la légende de Kingsbridge, le compté de Shire connait de plus en plus de difficultés face aux événements économiques et politiques de ce XIVe siècle en Angleterre. Dans ce contexte, le clergé cherche de plus en plus d'argent pour "la gloire de Dieu" (et du prieur !), les bourgeois (ceux qui vivent en ville) essaient de survivre grâce au marché, et certains nobles veulent devenir comte à la place du comte. Inutile de dire que tout cela va se mélanger, que tout le monde joue un peu sur tous les tableaux et que cela va générer quelques belles batailles d'influence et de manipulation !

Critique

Ce livre fait suite aux Piliers de la Terre, la comparaison est donc inévitable si on lit les deux à la suite.

Tout d'abord, il faut voir que l'histoire est un peu plus complexe que dans Les piliers de la Terre car si dans ce dernier il y a 3 trames (clergé, noblesse, bourgeoisie), ici il y a près de 5 :

  • le clergé version église avec des hommes donc
  • le clergé version monastère avec des femmes
  • la noblesse
  • la bourgeoisie
  • les paysans

Malgré tout, les personnages restent peu nombreux et c'est vraiment facile à lire, tout en tension tout le temps.

L'épaisseur du livre fait que les personnages sont eux aussi bien développés, l'épaisseur du livre (1300 pages) et la durée de l'histoire (plus de 60 ans) aidant. C'est toujours très appréciable d'avoir des mentalités qui sont ni totalement blanches, ni totalement noires mais animées de tout un tas de sentiments contradictoires dont le devoir et l'envie personnel. Quelquefois le devoir prend le pas sur ses désirs personnels, quelquefois non, comme dans la vraie vie en fait !

Le style lui aussi ne pose aucune difficulté de lecture : on saute d'une histoire à l'autre et même si parfois l'une est laissée temporairement en pause, on a toujours l'impression d'être dans un tourbillon d'évènements et de fils qui sans cesse sont tirés par des mains plus ou moins invisibles.

Mon opinion

Difficile de se prononcer objectivement après avoir lu Les piliers de la Terre car il ne peut qu'y avoir comparaison.

Il y a certains points que j'ai préféré dans cette version, comme la plus grande complexité d'histoire, des manipulations ô combien plus retord et un personnage féminin (Caris) d'une complexité et d'une profondeur passionnante et impressionnante.

Du côté des points négatifs, l'augmentation substantielle du nombre de trames a naturellement provoqué quelques simplifications que personnellement je regrette. J'aurais ainsi aimé un peu plus de détails sur la vie de Gwenda (la trame "paysan" du livre). De même que pour Les piliers de la Terre, le "méchant" est un peu trop méchant à mon goût mais cette fois en plus, sans véritable profondeur, c'est-à-dire sans que l'on explore le fond sinon les raisons de sa méchanceté. C'est un peu dommage, cela aurait amené encore plus d'humanité. Enfin, dernier reproche, autant le prologue et l'épilogue de Les piliers de la Terre m'ont laissé "sur le cul", autant ceux de Un monde sans fin tombent un peu à plat et ne sont, finalement, qu'un prétexte pas si utile que cela à l'histoire de fond.

Malgré tout, malgré le gros paragraphe de reproche et le petit paragraphe de "j'ai aimé", il ne faudrait pas croire que j'ai une impression mitigée. Ô que non, j'ai dévoré ce livre, je ne le posais que lorsque mes yeux se fermaient tous seuls et que j'étais obligé de lire trois fois la même phrase pour l'assimiler. C'est un très bon livre pour ceux qui aiment le moyen-âge, les intrigues, les sentiments, ... Je pense que je le relirai un jour, c'est dire !