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Dune

Auteur : Franck Herbert

Edition : Pocket

Détail des livres :

  • Dune 1 (349 pages)
  • Dune 2 (512 pages + 58 pages d'annexes) ; dans l'édition originale, Dune 1 et Dune 2 sont en fait un seul et même livre
  • Dune 3, le messie de Dune (265 pages + 48 pages d'annexes)
  • Dune 4, les enfants de Dune (539 pages)
  • Dune 5, l'empereur-dieu de Dune (601 pages)
  • Dune 6, les hérétiques de Dune (492 pages)
  • Dune 7, la maison des mères (653 pages)

Du même auteur : L'étoile et le fouet

Pourquoi j'ai acheté ces livres ?

J'ai envie de dire : "Mais parce que c'est Dune !" Oui, sauf que pas tout à fait. C'est vrai que Dune est "célèbre" mais mon premier contact avec Dune c'est ... un jeu ! Eh oui. Quand j'étais à Lyon (pour mes études), "on" m'a fait découvrir les jeux et notamment celui-là, Dune ! C'est une référence dans le monde du jeu, même si je ne l'ai appris que des années plus tard. Au delà du fait que ce jeu est simplement génial, basé sur de la diplomatie, de l'argent, des combats, ... j'ai bien aimé l'univers. C'est pourquoi quand, quelques années plus tard j'ai eu l'occasion d'acheter Dune, le film de David Lynch, je ne m'en suis pas privé et ... j'ai vraiment bien aimé. Un univers spécial, une histoire étrange ... Bref tout ce qu'il me fallait pour me décider à franchir le pas.

L'histoire

C'est très difficile de résumer l'histoire de Dune sans trahir quelques ressorts dramatiques. Disons que Dune (sur les 7 volumes) raconte les jeux de pouvoirs et l'évolution d'une galaxie sur plusieurs millénaires. Ce n'est pas du Zola au sens où le coeur des histoires n'est pas le peuple mais le pouvoir lui-même ou ceux qui gravitent juste autour. Chaque livre représente une durée "relativement courte" par rapport aux centaines voire aux milliers d'années qui peuvent séparer deux tomes et expose un des tournants de l'évolution des mondes.

Et toute cette histoire tourne autour de Dune, la seule planète de l'univers où on peut trouver l'épice, cette substance mystérieuse qui rend possible les voyages dans l'univers.

Critique

L'histoire a tout ce qui faut comme complexité. Les "familles" se confondent presque avec les "maisons" qui sont elles-mêmes des factions, un peu comme à l'époque médiévale où dès la naissance ici ou là d'un noble avait de très fortes implications sur sa vie publique future, tant au niveau du pouvoir que des alliances. Il en est de même ici, dans Dune : chaque clan est bien marqué et a ses objectifs propres. Arriver au pouvoir, ça tout le monde le veut, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Alors c'est sûr qu'il faut se mettre "dans l'ambiance", mais c'est assez rapide.

La présence d'annexes et d'un glossaire facilite grandement la lecture. En effet, dans les annexes, on trouve :

  • l'écologie de Dune, qui explique pourquoi cette planète est si spéciale (comme son nom l'indique, la planète toute entière n'est qu'un désert de sable)
  • la religion de Dune qui présente les croyances du peuple Fremen, celui qui vit sur Dune
  • un rapport sur les buts et les motivations du Bene Gesserit : le "Bene Gesserit" est une faction composée uniquement de femmes dont le rôle est central dans Dune
  • un "Almanak en Ashraf" qui présente la vie (très) résumé de 7 personnages important pour la compréhension de la situation et des rapports de force
  • un lexique de l'impérium qui explique tout le vocabulaire spécial créé par Frank Herbert pour l'histoire.

Le lexique final est plus qu'indispensable car Frank Herbert a inventé, pour les besoin de l'histoire, énormément de mots ce qui fait de son style, un style lourd et au moins aussi complexe que ce qu'il raconte. C'est ainsi que l'on trouve des mots comme "Aql", "baramark", fiqh", ... et que de nombreux mots sont détournés de leurs sens usuels "Bobine", "entraînement", "gare", ... Tout cela fait que Dune possède son jargon à elle. Indéniablement c'est un avantage pour ceux qui sont dedans car cela rend l'ensemble encore plus immersif étant donné que même le vocabulaire n'est pas celui de tous les jours. L'inconvénient est que, justement, il faut arriver à se plonger dans ce jargon. L'histoire complexe, des personnages complexes et un vocabulaire complexe, sont autant d'obstacles à la bonne imprégnation de l'oeuvre.

Les personnages ont, eux aussi, ce qu'il faut de profondeur. Frank Herbert nous décrit leurs pensées, leurs objectifs, leurs sentiments ... Alors tous les personnages n'ont pas énormément de profondeur (sinon on ne s'en sortirait pas) mais le peu qui est décrit l'est largement pour rendre l'histoire "humaine" et crédible. A cela il faut ajouter que, comme l'ensemble se déroule sur plusieurs millénaires, il est inévitable que de nombreux personnages meurent régulièrement, ce qui permet un renouvellement constant des caractères tout en conservant l'esprit de chaque clan, de chaque faction. Une très belle variation dans la constance.

Mon opinion

Comme de nombreux livres célèbres, j'ai été déçu, je m'attendais à autre chose.

Le plus rebutant a été, pour moi, le style. Frank Herbert n'est vraiment pas facile à lire (ce que me confirmera "L'étoile et le fouet". Il est difficile d'associer à chaque nouveau mot une image "intuitive" dès la lecture. Les deux ou trois premières fois que l'on rencontre le terme, je suis allé voir dans le glossaire après, les quelques fois suivantes, je n'en avais plus besoin mais je devait faire un effort certain pour me rappeler ce dont il s'agissait de manière à pouvoir comprendre la phrase. Ca n'a l'air de rien, mais quand beaucoup de mots sont comme ça, ça ralentit la lecture, ça casse le rythme et, pour moi, ça brise le charme. Et ce d'autant plus que les annexes ne sont pas présentes dans tous les tomes ...

J'ai été déçu aussi parce que les livres n'ont pas du tout la même architecture. Les deux premiers sont très rapides, les autres sont plus lent, l'un (je crois que c'est l'empereur-dieu de dune) est très très lent. Alors, oui, quand on a vu le film, qu'on a les images en tête, qu'on aime l'action et que le tome suivant ne fait que relater une aventure intérieure, ça déstabilise.

Pourtant j'ai bien aimé, vraiment beaucoup. Encore une fois, quand on a des a priori, c'est difficile de ne pas être déçu. C'est pourquoi je ne peux pas me contenter de dire "Dune, c'est génial, il faut le lire". Non, Dune est difficile à lire, c'est une histoire complexe, riches, avec des idées et des ressorts dramatiques originaux, avec des tomes qui sont très différents les uns des autres, c'est une ambiance, une vie intérieure, des personnages "humains" ... C'est pourquoi je les relirai certainement un jour en sachant que je m'attaque à une montagne de la littérature. Difficile d'accès, mais tellement belle quand on est au sommet !