Les veufs noirs
Par Quetzal le vendredi, août 13 2010, 16:04 - policier - Lien permanent
6 hommes résolvent de petites énigmes de la vie de tous les jours dans un club spécial réservé exclusivement aux hommes : le club des veufs noir.
Les veufs noirs
Auteur : Isaac Asimov
Edition : Omnibus, 1102 pages
Ce livre contient les livres originaux suivants :
- Le club des veufs noirs
- Retour au club des veufs noirs
- Casse-tête au club des veufs noirs
- A table avec les veufs noirs
- Puzzles au club des veufs noirs
Du même auteur :
Pourquoi j'ai acheté ce livre
Je traînais à la FNAC et je venais de lire "''Le cycle des robots''". Alors, quand mes yeux sont tombés sur cette édition un peu spéciale, je n'ai pu que prendre ce livre. La quatrième de couverture explique que "Isaac Asimov a lorgné du côté d'Hercule Poirot et de ses « petites cellules grises » pour concocter ces soixante bijoux d'astuce et d'humour." Moi qui aime vraiment beaucoup Agatha Christie et, surtout, Hercule Poirot, je n'ai pu résister, j'ai acheté. Remarquez que, même a posteriori, je ne comprends toujours pas pourquoi ce livre était classé dans la catégorie "Fantasy, science - fiction" à moins qu'il ne s'agisse d'une erreur grossière (mais compréhensible) de la personne chargée de classer les livres et qui a été hypnotisée par le nom d'Asimov, premier grand maître de la science-fiction tout comme Tolkien est le fondateur et premier grand maître de l'héroic-Fantasy.
L'histoire
Il s'agit en fait de 60 nouvelles publiées initialement dans diverses revues et compilées par la suite dans des livres. L'avantage de cette compilation, c'est qu'après chaque nouvelle Asimov a ajouté une petite anecdote en rapport.
Les nouvelles sont construites sur le même modèle. Dans un restaurant (dont je ne suis même pas sûr que le nom soit donné), dans un petit salon privé, 5 hommes se réunissent chaque mois. Il y a un professeur de mathématiques, un écrivain, un artiste, un qui travaille dans les renseignements (ou les services secret, ce n'est pas clair, profession oblige) et un avocat. Chaque mois, l'un de ces hommes, l'hôte, invite une de ses connaissances et offre le repas à tout le monde. La condition, pour l'invité, est, une fois le dîner terminé, de répondre franchement à toutes les questions posées par un inquisiteur choisi par l'hôte. Or il s'avère qu'à chaque fois l'invité a, sinon un secret, au moins un aspect de sa vie qui reste une énigme et le club des veufs noirs se fait fort de trouver la réponse à cette énigme. Mais ces hommes échouent systématiquement et c'est leur serveur attitré, Henry, qui systématiquement apportera la solution.
Critique
C'est un recueil de nouvelles donc il est normal qu'elles soient de qualités inégales. De plus Asimov a fait le choix de personnages immuables : aucuns n'évoluent dans le caractère, dans leurs carrières, dans leurs sentiments, ... de telle sorte que les énigmes peuvent être lues dans n'importe quel ordre. Malgré tout, comme chaque nouvelle commence par une ou deux pages de mise en condition (le club se réunit, certains arrivent en retard, ...) et ainsi les personnages, bien que figés, gagnent en profondeur car on en voit à chaque fois un petit bout de leurs caractères.
Au niveau du style, comme ce sont des nouvelles, ça se lit vite : 18 à 20 pages à chaque fois, ça déroule tout seul et ce d'autant plus que le plan est lui aussi figé. Deux pages pour le début, l'arrivée des participants, une ligne ou deux pour le repas, une page pour le début de l'inquisition, histoire d'arriver à l'énigme et le reste (hormis la dernière page où la solution est apportée par Henry, le serveur) est réservée au développement de l'énigme. Dans ces conditions, je n'ai que très rarement arrêté "au milieu" d'une nouvelle : quand on est fatigué, il n'est pas difficile de "pousser" jusqu'à la fin.
En ce qui concerne le fond et notamment le noeuds des énigmes, je serais un peu plus réservé. Si la quatrième de couverture fait référence à "Hercule Poirot", il faut voir que c'est un peu exagéré. Car si Hercule Poirot a plus d'informations que le lecteur (du moins dans mes souvenirs), sa caractéristique principale est qu'il raisonne beaucoup sur la psychologie humaine. En revanche dans le club des veufs noirs, la plupart des énigmes ont des réponses dans la culture américaine (leur histoire, leurs "marques" comme Exxon, ...) Ce n'est pas "dommage", c'est agréable d'apprendre des choses, mais le problème est que justement ce sont de tous petits détails qui s'oublient aussi vite qu'on les lit. Et même pour l'énigme basée sur la connaissance du base-ball (je connais les règles du base-ball pour l'avoir pratiqué en club - eh oui !) c'est un peu tiré par les cheveux. Bref, dans le fond il ne faut rien attendre de plus qu'un agréable divertissement à la lecture de ces nouvelles et surtout pas des énigmes que l'on pourrait (peut-être) résoudre. Hormis la toute première, la seule dont je me souvienne encore et qui est, c'est vrai, véritablement bien ficelée.
Mon opinion
J'ai été un peu déçu, c'est vrai, en lisant ces énigmes.
Certainement à cause de la quatrième de couverture qui faisait référence à Hercule Poireau et à des "bijoux" d'énigmes. Pour moi, on en est loin. C'est un livre agréable, très agréable même, mais finalement, je retiens plutôt la vie de ce club, les petits rapports humains entre les différents protagonistes réguliers que les énigmes apportées par les invités. J'ai même aussi beaucoup aimé les notes d'Asimov himself sur ses nouvelles. C'est toujours instructif, je trouve, de voir comment est pensée une oeuvre, une nouvelle, quelles circonstances font que les idées naissent, etc.
Donc finalement, si vous voulez lire de l'Asimov, si vous aimez la culture américaine, allez-y, c'est agréable. Moi, pas sûr que j'y revienne un jour.