L'assassin royal (cycle 1)
Par Quetzal le samedi, septembre 11 2010, 09:30 - héroïc-fantasy - Lien permanent
Un bâtard royal se retrouve bien malgré lui, chargé de pouvoir et de mission qui vont le dépasser mais qu'il devra néanmoins affronter.
L'assassin royal, cycle 1
Auteur : Robin Hobb
Edition : France Loisir
Détails des livres :
- L'apprenti assassin (566 pages)
- L'assassin du roi (437 pages)
- La nef du crépuscule (497 pages)
- Le poison de la vengeance (414 pages)
- La voie magique (404 pages)
- La reine solitaire (396 pages)
Du même auteur :
- L'assassin royal, cycle 2
- Les aventuriers de la mer
- Le soldat chamane (lecture en projet)
- Le peuple des rennes
Pourquoi j'ai acheté ces livres ?
Il n'y a pas vraiment de raison à cela. Comme l'indique l'édition, il s'agit là d'un abonnement à France-Loisir et il "fallait" que je lise. J'ai donc acheté les yeux fermés, "parce qu'il le fallait".
L'histoire
Fitz est le fils du roi des six-duchés et d'une gueuse. Très vite lorsque son existence est connue, son père abdique et Fitz est emmené à la cours pour y être élevé plus ou moins en cachette. Peu à peu il rencontre des personnes étranges : un vieux qui veut lui apprendre à assassiner des gens et un Fou qui parle et se comporte de façon bien étrange. Pendant ce temps là, au fur et à mesure qu'il grandit, il constate que les jeux de pouvoir ont des buts plus "personnels" que "populaires" mais lui ne peut rien faire, il ne doit qu'obéir à son roi.
Critique
Le style même d'écriture est très prenant car tout est raconté à la première personne : c'est Fitz qui conte son histoire on ne sait trop quand, sur la fin de sa vie certainement. Il ne peut donc raconter que ce qu'il a vécu ou ce qu'on lui a raconté ce qui crée une bonne dose d'imprévu. En effet, quand nous, lecteurs, sommes omniscients, nous voyons les coups en traître se préparer, nous jubilons à l'idée d'imaginer à l'avance untel se faire prendre au piège dans quelque chapitres. Ici, rien de tout cela, les "mauvais coups" tombent par surprise et il faut faire avec.
Il semble aller de soi qu'avec un tel style, le personnage central est extrêmement bien développé et creusé. On peut lire tous ses états d'âmes, ses grandes et ses petites interrogations, ses peurs, ... En revanche, pour les mêmes raisons, les autres personnages ne sont pas aussi creusés, du moins pas aussi directement. S'il reste quelques indéniables "méchants" et d'autres non moins indéniables "gentils" aisément repérables, il y a aussi quelques personnages bien ambigus et très étranges dont on a du mal à percevoir les intentions profondes. Cela permet de rajouter ainsi une touche à la fois réaliste et à la fois mystérieuse.
Enfin, il y a l'histoire complexe comme il se doit, avec ses jeux de pouvoir, ses retournements de situation et son noeud principal. On y trouve tout ce que l'on est en droit d'attendre de l'héroïc fantasy : du mystère, un personnage centrale, une "quête", de la magie, des rois, de l'aventure, ... Il ne manque guère qu'une prophétie et une multitude de peuples pour achever l'archétype du genre, mais cela n'a guère d'importance tellement les premiers ingrédients sont dosés avec un parfait équilibre.
J'ajouterai pour finir une mention spéciale à la magie qui est traitée de manière originale dans le livre. En effet, alors que la plupart des oeuvres présentent des histoires dans lesquelles une magie est en oeuvre, magie utilisée par des "méchants" ou des "gentils" ici, dans l'assassin royal, il y a deux magies : une plutôt noble, "l'art" et l'autre plutôt honteuse, "le vif". Ces deux magies ont des pouvoirs et des fonctions différentes mais sont toutes les deux héréditaires : l'art est surtout présente dans les lignées royales alors que le vif est la magie principale des gens du peuple (du moins pour ceux qui osent l'avouer)
Mon opinion
J'ai vraiment adoré ce cycle !
Je ne me souviens plus si j'ai été "pris" dès les premières pages, je ne crois pas, mais très vite, il me fut impossible de fermer les tomes. Car s'il y a au début une inévitable phase d'apprentissage, très vite Fitz se trouve plongé au coeur des jeux de pouvoir et à partir de ce moment, on a vraiment du mal à le lâcher et ce d'autant plus que c'est "je" qui parle.
Comme je le disais dans la partie "critique", la part faite à la magie est très originale et m'a beaucoup plu. Autant la magie est indéniablement très présente, autant elle n'est pas omniprésente. Tout ne se résout pas à la magie, loin de là. De plus si parfois c'est une aide relativement précieuse à la victoire, il faut bien voir qu'elle a un coût et que ce coût est parfois lourd à payer.
Enfin, l'histoire ! Elle est à la fois très originale et très conventionnelle. On a l'impression de redécouvrir le genre héroïc-fantasy. Après, c'est vrai qu'il manque cette multitude de peuples bons ou méchants (elfes, orcs, gobelins, ...) mais en fait non, car quelques peuples étranges forment le coeur de vieilles légendes ...
En fait je n'ai que peu de reproches à faire à ce cycle. Un seul vrai : le manque de profondeur de certains personnages. Sauf que c'est inévitable à cause du style même de la la narration donc finalement ce n'est pas grave.
C'est un fait : je relirai ce cycle. J'aimerais dire "dans pas longtemps" mais je crains que j'ai d'autres choses "sous le coude" avant. Mais je le relirai, c'est sûr.