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Les aventuriers de la mer

Auteur : Robin Hobb

Edition : France Loisir

Détails des livres :

  • Le vaisseau magique (427 pages)
  • Le navire aux esclaves (449 pages)
  • La conquête de la liberté (429 pages)
  • Brumes et tempêtes (387 pages)
  • Prisons d'eau et de bois (365 pages)
  • L'éveil des eaux dormantes (507 pages)
  • Le seigneur des trois règnes (388 pages)
  • Ombres et flammes (436 pages)
  • Les marches du trône (445 pages)

Du même auteur :

Pourquoi j'ai acheté ces livres ?

La raison est fort simple : j'avais déjà lu les cycles (1) et (2) de L'assassin royal et j'avais vraiment aimé. Alors un nouveau cycle du même auteur, je ne pouvais que sauter dessus !

L'histoire

Au pays de Jamailla et Terrilville, non loin des 6 duchés (théâtre des cycles (1) et (2) de L'assassin royal) la guerre perturbe les relations commerciales entre Terrilville, ville des propriétaires de vivenef, et le peuple des pluies. Seules les vivenefs sont capables de braver les dangers naturels qui mènent au peuple des pluies. Et le seul fournisseur d'objets magiques ô combien recherchés est le peuple des pluies.

Sauf que les vivenefs sont des bateaux magiques dotés de conscience et que certaines ont un caractère très étrange. Sauf que la succession d'un propriétaire de vivenef au suivant peut amener à des injustices. Sauf que le commerce des esclaves, bien que méprisable, est plus rentable que les trop dangereuses marchandises du peuple des pluies. Sauf qu'avec la guerre la piraterie se fait plus importante.

Critique

L'histoire est complexe à souhait. Même si (presque) tout tourne autour d'une famille (la famille Vestrit), il n'y a pas moins de cinq théâtres d'opération et parfois plus ! Entre ceux restés à terre, ceux partis en mer, ceux enlevés, les pirates, le gouverneur, ... tout s'entremêle et interfère. Véritable fil directeur de l'ensemble : les serpents de mer qui apparaissent dès le prologue et dont le rôle ne cessera de croître tout au long du cycle.

Le style est très bien adapté à cette multiplicité de lieux et d'actions. On zappe ainsi régulièrement d'une histoire à une autre. Ce genre de présentation est toujours plus ou moins frustrante puisqu'on aimerait tout savoir tout de suite et que certains suspenses sont particulièrement intenses, mais c'est le jeu et il ne peut guère y aller autrement.

Les personnages quant à eux sont un peu creusés. On sent que certains évoluent, on ressent leurs questionnements, leurs opinions qui vacillent voire qui changent, on sent même quelquefois les contradictions qui les habitent quand ils sont obligés de faire le contraire de ce à quoi ils croient. Alors, bien sûr, tous les personnages ne sont aussi détaillés que cela, certains restent très manichéens (surtout les "méchants" d'ailleurs), mais l'ensemble est quand même très agréable car non caricatural.

Mon opinion

J'ai vraiment beaucoup aimé.

Malgré cela, il y a un (gros) point noir. Tout comme Le soldat chamane, l'action est vraiment lente à se mettre en place. Les trois premiers livres constituent en fait la mise en place de l'ensemble des protagonistes. On voit les choses s'enfoncer mollement un peu comme dans un sable mouvant. Ce n'est pas que cela ne soit pas intéressant, c'est qu'on ne voit pas trop où tout cela mène. Les aspects "extraordinaires" sont soit trop extraordinaires car non expliqués et alors on n'y croit pas, on n'est pas dedans, soit trop peu extraordinaires pour nous accrocher, nous mettre l'eau à la bouche et nous donner envie de continuer.

Mais ce ne sont que les trois premiers tomes car le reste, quant à lui, est vraiment plus prenant ! Enfin de l'action, des choses qui bougent, des personnages sinon qui prennent leur destinée en main mais au moins qui ne font plus uniquement que subir les événements. L'histoire est complexe à souhait au point que lorsque j'ai fait une pause entre les premiers tomes (qui ne m'encourageaient guère à lire la suite) et les autres, j'ai eu un peu de mal à raccrocher, à me souvenir de qui avait quoi, était où, voulait quoi, etc.

Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est que l'histoire est plausible, si tant est que de l'héroïc-fantasy soit plausible. J'entends par là que le schéma classique de la quête, des premiers échecs, de la victoire finale n'a pas lieu d'être ici. Dans ce cycle, même si un personnage est central (Altéa Vestrit), il n'est pas possible de dire que c'est le seul à faire avancer significativement l'aventure dramatique. Ici nous avons plutôt affaire à une mini saga où de nombreux aspect s'entremêlent, où les gentils ne gagnent pas toujours, où la notion même de "gagner" ou "perdre" n'est pas simple à définir. Il n'y a guère que la fin qui semble basée sur une extraordinaire coïncidence mais après réflexion, cette coïncidence n'est pas plus extraordinaire que les quelques coups du sort qui font avancer l'histoire.

Un dernier détail agréable, c'est que tout cela se passe pas loin des 6 duchés et qu'il y a quelques points de liaison avec l'histoire de Fitz, assassin royal (voir les billets des cycles (1) et (2)). D'ailleurs dans le cycle (2) de l'assassin royal, quelques noeuds de l'intrigue des aventuriers de la mer sont présentés ce qui peut casser un peu le suspense.

Finalement, on peut dire que j'ai lu avec plaisir ce cycle des aventuriers de la mer (surtout passé le début) et je les relirai avec non moins de plaisir un jour, dans plus ou moins longtemps, mais en même temps que l'assassin royal.