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Le Roman des Rois

Auteur : Max Gallo

Edition : J'ai Lu, 511 pages

Pourquoi j'ai acheté ce livre

Tout simplement à cause de l'effet Ikea. L'effet Ikea, c'est le fait de rentrer dans un magasin juste pour voir alors qu'on a besoin de rien et ressortir en ayant acheté quelque chose. Moi, l'effet Ikea il marche énormément dans les boutiques de jeux et les librairies : pourvu que ces magasins soient un minimum achalandés et ça ne manque pas. Pour ce livre c'est exactement ce qui s'est passé : un super marché où je n'étais jamais allé, rayon librairie, boum. Et pourtant, des livres à lire pas encore lus, j'en ai en réserve. Mais celui là est passé avant les autres, parce que c'est un "one-shot".

L'histoire

Un chevalier, Hugue de Thorenc, comte de Villeneuve, couche sur le papier ses souvenirs du roi qu'il a servi de près tout au long de sa vie, Philippe le Bel qu'il appelle "l'énigmatique". Avant cela il raconte aussi ce que ses parents et grands-parents Eudes, Henri et Denis de Thorenc lui ont confié en tant que serviteurs des précédents rois de France.

Critique

L'histoire, comme toute histoire de France (ou du monde d'ailleurs) je ne la critiquerais pas au sens où je suis incapable de dire si elle est respectée ou non. J'ose croire que oui. En revanche, bien que je ne sois pas un spécialiste, je peux quand même affirmer que ce livre présente vraiment très bien les choses. Rien qu'avec le tout petit arbre généalogique du début cela éclaire suffisamment la situation et permet d'y revenir de temps à autres pour se rafraîchir la mémoire. Après, c'est vrai qu'il n'y a pas un petit glossaire historique comme dans les rois maudits, mais ça ne manque pas. Les personnages sont suffisamment peu nombreux pour qu'on ne s'y perde pas (ou pas trop).

Comme il s'agit d'un livre traitant essentiellement de trois grands rois, les personnages sont peu développés hormis bien sûr Philippe Auguste, Saint Louis et Philippe le Bel. Toutefois la présentation qui nous en est faite est toujours sujette à caution : il s'agit là d'un travail de présentation cohérente par un historien. Saint Louis est peut-être un peu moins "blanc" que ne le laisse penser sa sainteté. Et Philippe le Bel que Max Gallo renomme l'énigmatique ? D'autres verraient peut-être en lui un vrai grand roi. Qui sait ? Alors oui, les rois sont présentés humainement, mais c'est quand même beaucoup moins fouillé que dans le Marie-Antoinette de Stefan Zweig.

Le style est très léger : ce Hugue de Thorenc conte plus qu'il n'écrit. On aurait presque l'impression d'entendre son propre grand-père raconter une histoire le soir au coin du feu. Les apartés "personnelles" de Hugues contribuent à alléger un récit qui pourrait, sinon, être plus dense, trop dense même. On peut regretter un manque de finesses dans ces interventions car, à moins d'être plongé corps et âme dans la lecture, on ne peut ne pas voir la patte de l'auteur derrière les opinions exprimées par Hugues de Thorenc.

Mon opinion

C'est indéniablement un livre très intéressant et prenant ! Je l'ai lu en quelques jours (de vacances) ce qui prouve qu'il m'a captivé.

J'ai beaucoup aimé l'aspect historique parce que c'est une période que je connais mal mais aussi parce qu'elle précède celle des rois maudits. Cela permet donc d'avoir une certaine continuité de la succession royale de l'époque.

C'est vrai que j'ai été un peu embêté par le côté artificiel de cet Hugues de Thorenc qui raconte ce qu'il a vécu. C'est un peu trop gros pour moi et c'est peut-être ce qui m'a empêché d'y croire totalement. Toutefois, a posteriori, je me demande si ce n'est pas plus mal. Car autant on vit avec les rois maudits autant il est impossible de faire la part du vrai et du faux. Alors que là, dès qu'Hugues de Thorenc parle, on sent la plume de l'historien derrière et, instantanément, on se dit que c'est sujet à caution. Dérangeant au début mais au fond très honnête. Ce n'est peut-être pas plus mal après tout.

Ce n'est pas un reproche au livre dont l'objectif était clairement de nous parler de trois grands rois de France, mais je trouve un peu dommage de ne pas avoir de livre qui parlent aussi de la vie des chevaliers, des nobles, des serfs, ... de la vie en général au jour le jour. Encore une fois ce livre n'a pas été écrit pour cela, mais quelque chose comme les piliers de la Terre ou un monde sans fin transposé en Français me manque.

Finalement, ce n'est pas un livre que je pense relire de sitôt, mais pas parce qu'il n'est pas terrible, non, mais parce qu'il a comblé suffisamment de lacunes dans ma culture pour que je ne ressente pas le besoin de m'y replonger. Quand j'aurais oublié cette époque, là oui, je le rouvrirai avec plaisir pour me rafraîchir la mémoire.